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Page de septembre

Cette page de septembre me donne l'occasion de revenir sur ce que je viens d'expérimenter lors d'un module de clôture d'une formation. Le thème de ce module était les métaphores et les participants étaient invités à écrire des métaphores et à rechercher des éléments naturels symbolisant leur processus personnel. Pour rappel la métaphore est généralement une histoire, une comparaison condensée d’une situation vécue sans rien qui marque la comparaison. C’est un outil de changement, d’épanouissement et d’apprentisssage. La métaphore est dite concrète si elle agit par analogie non pas verbale, mais sensorielle ou/et motrice. La condensation et le déplacement n’agissent plus dans ce cas sur des énergies de niveau psychologique, mais sur des gestes et des sensations au niveau sensori-moteur, niveaux plus archaïques que la parole.

 

Cette suggestion paraît souvent déroutante et certaines personnes pensent au premier abord qu'elles ne sont pas créatives, qu'elles n'auront pas d'idées, qu'elles ne sauront pas faire. Puis la magie opère, chacun se retire et quand nous découvrons les diverses métaphores je suis frappée non seulement par l'originalité de chaque texte ou objet, mais également par leur puissance évocatrice. Quelques jours se sont écoulés et pourtant les images restent très présentes : un jardin rempli de fleurs, un orchestre, un feu, des chevaux qui s'ébrouent, des pives et des nuages, une agence de voyage et une partition qui s'appelle “autonomie”. Chacun a pu décrire ce qui se passait pour lui et l’effet de symbolisation
 lui a conféré une dimension nouvelle.

 

La métaphore présente un paradoxe : il s’agit de quelque chose de différent, mais qui pourtant me renvoie à ma situation. La métaphore m’invite à complexifier ma pensée, elle dérange l’équilibre des croyances ou des connaissances, elle crée un conflit cognitif qui pousse à intégrer de nouvelles options. La personne se sent libre dans ce processus qui s’opère dans un dialogue interne.  Elle peut le faire à son rythme et dans une démarche autonome. La personne trouvera ses propres solutions à la suite de ce que l’histoire lui aura raconté sur elle-même et sur ses conflits intérieurs. La solution d’un problème peut spontanément émerger suite au recadrage offert par la métaphore, qui offre une redéfinition de la réalité. L’objectif est d’attirer l’attention consciente de l’individu et de déjouer ses mécanismes de défense afin de lui permettre de rentrer en contact avec les forces de son inconscient riches de possibilités et de solutions. La métaphore a pour but d’aider le destinataire à se réconcilier avec ses peurs, ses dilemmes, avec la réalité de l’existence, elle vise à donner des permissions, à mettre en mots les questions existentielles, à dédramatiser la perception de situations problématiques, à soutenir le démarche de choix, à explorer des pistes de mise en œuvre.

 

 

Quelques jours se sont écoulés et je reste sidérée par ce qui s'est passé pour moi: j'avais aussi décidé d'écrire une métaphore concernant mon départ, mais je n'y avais pas du tout réfléchi. Il me restait 20 minutes avant de la lire lorsque je me suis assise devant ma feuille blanche. Et je ne peux m'expliquer d'où les mots me sont venus mais en quelques minutes tout était écrit, sans effort et sans hésitation. Et les mots étaient justes, ils représentaient exactement ce que je ressentais et je pouvais les dire sans crainte… Après tout il ne s'agissait que d'une histoire de bateau et pas d'autre chose, n'est-ce pas ? Écrire ce texte m'a permis de “fermer une gestalt” et de me tourner vers la suite sereinement. Je souhaite ne pas oublier à l'avenir combien écrire une métaphore pour soi-même peut s'avérer soutenant et éclairant. Et je vous le souhaite aussi…

 

Evelyne Papaux