Actualité et projets Avril 2013 En ce début de printemps qui tarde à s'imposer, me voici en chemin pour la conférence annuelle d'analyse transactionnelle de l'association anglaise ITA, une manière de «boucler la boucle» puisque j'y ai déjà donné des ateliers par le passé, une manière de montrer ma reconnaissance pour la confiance qu'ils m'ont toujours témoignée et en dernier lieu une occasion de partager des moments décontractés avec mes collègues et amis TSTA. Cette année le titre de mon atelier sera, «Is it ok for me to succeed?» Ma présentation est inspirée des étapes de la réussite décrites par Gysa Jaoui, complétée par des apports personnels. C'est en accompagnant de nombreux étudiants et participants aux formations vers leur examen final, quelle qu'en soit la forme, que j'ai réalisé pleinement l'intérêt de ce thème et la pertinence de ce modèle. Je l'ai vu se produire encore et encore, j'ai observé la manière dont cela influençait à la fois «la relation» et «la tâche». Utiliser le modèle de Jaoui me permet de prendre conscience plus vite de ce qui se passe pour moi, pour l'autre, pour notre relation et d'y réagir de manière appropriée. L'idée de Gysa Jaoui est que l'injonction «Ne réussis pas» se manifeste de différentes manières et à différents moments dans la réalisation d'un projet, ce sont des étapes où la personne va se limiter ou se saboter pour satisfaire cette injonction. Connaître ce phénomène peut se révéler crucial pour se donner Protection, Permission et retrouver ainsi sa Puissance. Cela peut être un moyen intéressant de changer l'histoire, de modifier son scénario et d'y ajouter une nouvelle facette positive, le souvenir d'une expérience constructive. A début de ce texte je faisais référence à boucler la boucle, cependant en ce qui concerne ce modèle je trouve plus précieux de le présenter comme une spirale pour renforcer son aspect dynamique et lui donner une perspective aspirationnelle. J'apprécie aussi d'en prolonger la réflexion en y ajoutant une dimension relationnelle, soit de poser un regard sur l'influence réciproque des deux personnes en présence, que ce soit le formateur, mentor, coach, thérapeute et la personne en formation, le coaché, le client, sur la relation cocréée dans cet instant et qui est plus que la somme des deux parties. La perspective relationnelle nous permet d'envisager et d'agir sur l'influence réciproque, de prendre conscience du fait que les messages contraignants (drivers) peuvent s'alimenter, se renforcer et empêcher une démarche autonome. Mon propre driver peut avoir un impact sur la relation ou sur la progression vers la réussite de l'autre, quel type d'invitation suis-je inconsciemment en train d'envoyer: d'être parfait? De faire des efforts? De se dépêcher? Les comportements de l'autre sont-ils à leur tour pour moi des invitations à être fort? À lui faire plaisir? Je terminerai mon atelier en présentant mon modèle du cercle de l'autonomie car il fait sens pour permettre à chacun de se connecter à ses besoins, de reconnaître sa Vulnérabilité et de parvenir à s'affirmer tout en démontrant de la sollicitude. Les comportements liés aux messages contraignants sont des réactions scénariques, archaïques. Se connecter est une capacité de l'Adulte intégrant dans l'ici et maintenant. À la place de chercher à en faire de plus en plus, en faire moins, s'arrêter et se relier à soi, à l'autre, au monde. Je souhaite que ce soit ce que les participants expérimentent dans cet atelier et ce que vous puissiez également développer pour vous. Evelyne Papaux