Actualité et projets

Novembre 2013

 

Un récent voyage en Afrique du Sud m’a permis de découvrir des paysages splendides, ainsi qu’une faune et une flore fantastiques. Les rencontres avec les gens m’ont permis de mieux saisir quelques-unes des réalités de vie de ce coin du monde, et en particulier la notion d’UBUNTU que j’avais déjà auparavant tenté de rapprocher de la notion d’autonomie de l’Analyse Transactionnelle. J’ai aussi eu l’occasion d’échanger sur le sujet de l’éducation des enfants dans une «culture du groupe» et dans une «culture individualiste».

 

UBUNTU est une notion venant de l’Afrique subsaharienne et qui trouve ses origines des langues bantoues de l’Afrique du Sud. Une définition de ce mot peut être « la qualité inhérente au fait d’être une personne parmi d’autres personnes. Le terme ubuntu est souvent lié au proverbe «Umuntu ngumuntu ngabantu» qui signifie «Je suis ce que je suis parce que vous êtes ce que vous êtes» ou d’une manière plus littérale «Je suis ce que je suis grâce à ce que nous sommes tous.». En d’autres termes l’idée d’UBUNTU est celle d’incitation réciproque, la mise en évidence d’un processus cocréatif des êtres humains entre eux  et avec leur environnement. Desmond Tutu a repris cette notion en mettant l’accent sur le besoin d’ubuntu et non de victimisation : «Quelqu’un d’Ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, ne se sent pas menacé parce que  les autres sont capables ou bons car il ou elle possède sa propre estime de soi – qui vient de la conscience qu’il ou elle a d’appartenir à quelque chose de plus grand – et qu’il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés.»

 

La notion d’UBUNTU trouve d’ailleurs un écho dans la culture japonaise dans les notions d’AIMAI, (ambiguité) et d’AMAE (dépendance). Dans ces deux cultures la notion de groupe prime sur la notion d’individualité, ce qui ouvre des perspectives intéressantes dans mes réflexions sur le concept   d’autonomie et sur la question de l’éducation des enfants. Ma manière de définir la notion d’autonomie se rapproche de la notion d’interconnexion, c’est-à-dire la conscience de se sentir relié à la fois à soi-même, aux autres et au monde. Ainsi, être autonome implique aussi que nous ne nous percevons pas comme le centre du monde, mais que nous développons le sentiment d’être une partie d’un système plus vaste, nous cultivons le désir de croître grâce à des relations de coopération. Et en ce qui concerne l’éducation, cela implique alors de valoriser la notion de groupe, l’altruisme et la solidarité ... cela a un impact certain sur les processus d’être en relation, de vivre en groupe, de travailler en équipe, de prendre des décisions, de gérer les conflits, etc.  A méditer...

 

Evelyne Papaux